Enfant handicapé cible de violentes insultes sur Facebook


500 millions d’utilisateurs, de belles rencontres, des retrouvailles, mais aussi des déchets. Le réseau social Facebook vient de montrer toutes ses limites à la famille Mathieu, qui vit à Nîmes.

Les parents de ce petit garçon handicapé ont beaucoup de mal à comprendre ces propos pleins de haine qui salissent depuis quelques jours la page consacrée à leur enfant.

Des utilisateurs anonymes, qui entre eux s’appellent « trolls », souhaitent ainsi explicitement la mort d’enfants malades ou handicapés. Quand le web participatif offre une tribune à des propos condamnables aux yeux de la loi.

« Ce que ces gens ont écrit sur Facebook au sujet de mon fils, c’est tout bonnement inimaginable. C’est dégueulasse. Sous couvert d’humour noir, ils souhaitent la mort d’un enfant handicapé. Nous ne sommes pas les premiers parents victimes de ces attaques lâches et anonymes, mais moi j’ai décidé de réagir. » Claude Mathieu est chauffeur de bus à Nîmes.

Il est le papa d’un petit Rayan, 7 ans et demi, atteint de leucodystrophie. Une maladie terrible, qui attaque le système nerveux central et n’offre aujourd’hui aucun espoir de guérison. Rayan ne parle pas, ne bouge pas, peine à tenir sa tête, et est nourri par sonde. Mais si son regard ne se fixe pas, il n’en comprend pas moins ce qui se passe.

Pour ne pas sombrer, Claude Mathieu milite auprès de l’association ELA, dont l’un des parrains est Zinedine Zidane, et veut sensibiliser à la maladie, en faisant connaître le quotidien des enfants malades.

« Quel meilleur outil que Facebook ? J’avais moi-même 1 500 contacts, notamment dans le monde de la musique puisque j’ai le projet de faire une compil’pour récolter des fonds. J’ai créé une page « Rayan une maladie rare », j’y poste des articles sur la maladie, je raconte la vie de mon fils au quotidien.

Il y a une dizaine de jours, cette page a été « polluée » par des gens qui ont écrit des horreurs, comme « euthanasions Rayan », ou « les enfants handicapés n’ont pas de place dans la société », ou encore « castrons le père de Rayan pour qu’il n’ait plus d’enfant autiste ». J’ai interdit la publication des commentaires sur cette page, mais le problème continue. »

Claude désactive son propre compte, mais un autre profil apparaît avec son nom et sa photo. Les horreurs ne s’arrêtent pas et comportent parfois une précision glaçante qui affole Chahrazed, la maman de Rayan.

« De temps en temps le petit passe une journée à l’hôpital. Sur Facebook, un jour on a vu écrit « je suis passé à l’hôpital, il dormait bien ». J’ai paniqué, je me suis demandé si ces gens étaient capables de faire quelque chose à mon enfant. »

D’autres propos font penser à des néo-nazis ( « notre Führer l’aurait déjà gazé »), une croix gammée apparaît sur un avatar, et les pseudos choisis ont souvent des consonances germaniques.

« Je me suis rendu compte qu’une page d’une petite fille handicapée avait été attaquée de la même façon. J’ai continué à les pister et j’ai constaté il y a trois jours, qu’ils s’en sont pris à la page d’un jeune homme qui est atteint d’un cancer de la langue. C’est affreux », poursuit Claude qui a donc décidé de s’adresser à Maître Bem, avocat parisien spécialisé dans les affaires d’ »e-réputation ».

Après avoir fait faire des captures d’écran par huissier de justice, l’avocat annonce qu’il portera plainte pour diffamation, auprès du procureur de la République de Paris.

« On constate un accroissement des litiges sur le web participatif. Et les particuliers sont de plus en plus concernés. La difficulté est que l’hébergeur est considéré comme un prestataire technique et n’a pas la même responsabilité que l’auteur des propos. Par contre une fois alerté, l’hébergeur doit les enlever. D’autre part, c’est lui qui peut identifier les auteurs. Quand il y a plainte au pénal, une enquête de police peut aboutir à cette identification. La difficulté est que la loi qui régit l’internet date de 2004 et n’est pas adaptée au web communautaire. »

De leur appartement nîmois, Claude et Chahrazed espèrent bien obtenir un résultat. Pour Rayan et pour les autres. source : midilibre.com

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