Nous dénoncions hier une arnaque que l’on peut trouver sur sa route en utilisant le service de messagerie instantanée Facebook Messenger. Une personne usurpe l’identité d’un de vos amis ou proches et tente de vous piéger en engageant une conversation avec vous sur Messenger.

Facebook Messenger : attention aux fausses demandes d'ami !


Après vous avoir apitoyé en invoquant un problème de téléphone bloqué, l’escroc vous transmet un numéro surtaxé à contacter et récupère une partie de votre argent par ce biais.

► Se faire rembourser

Nous avons contacté la société éditrice du service de micro-paiement utilisé par les personnes qui ont usurpé l'identité d'un ami, il s’agit de la société Viva Multimedia. Cette société est tout à fait légale, elle édite des codes pour la monétisation de services en ligne, tels que pour des mini-jeux sur smartphone par exemple, ou pour consulter certains contenus payants. La personne que nous avons eue au bout du fil n’a pas souhaité être mentionnée et n’a donc pas décliné son identité. Mais selon cette personne, tout usager abusé en ligne, que cela soit sur Facebook ou ailleurs, peut contacter la société et, en faisant preuve de bonne foi, documents à l’appui, être remboursée.

Il faut pour cela fournir quelques preuves, tels que des relevés téléphoniques et des captures d’écran attestant de l’arnaque. Lorsque nous avons évoqué le problème de la responsabilité de l’entreprise dans ce type d’événement, le ton est monté d’un cran. L’entreprise n’a en effet rien à se reprocher concernant l’arnaque, il s’agit de Facebook, qui n’a toujours pas communiqué à ce sujet, et doit bien évidemment prendre des mesures pour sécuriser son interface de messagerie. Viva Multimedia nous indique par téléphone avoir même demandé au réseau social d’interdire la capacité de saisie de numéros surtaxés dans le fil d’une conversation, afin de protéger les usagers.


► Se méfier du moindre indice

Derrière le combiné, notre interlocuteur semble ébahi du fait que les gens puissent être attrapés par cette arnaque : "Arrêtez d’être naïfs. Il y a un petit peu de bon sens à avoir, il faut réfléchir. Ce n’est pas logique d’appeler trente fois, après une minute on finit par se rendre compte que le service est payant. A ce niveau, appeler trente fois, c’est de l’hypnose mentale, c’est dingue !" La personne qui nous dit être "stagiaire" ne souhaite vraisemblablement pas endosser la responsabilité de ces détournements financiers. Pourtant, le service est concerné, puisque les usurpateurs exploitent leur système et les failles de sécurité de celui-ci aussi pour procéder à leurs arnaques. Et si l'arnaqueur récupère une partie des revenus, l'éditeur du service récupère le reste. Après cet appel, nous n’en saurons pas plus quant à l’instauration d’une politique de sécurité autour du service, question que nous avons posée au cours de la conversation. Pour l'éditeur, Facebook doit prendre ses responsabilités.

Malgré la grossièreté de l’arnaque, il faut bien admettre que les faux profils "amis" sont troublants. Une personne de notre rédaction s’est d’ailleurs faite attraper à ce petit jeu. Au bout de quelques échanges, on débusque l’entourloupe, malgré toute l’empathie que l’on peut mettre dans cet appel au secours de l’un de nos amis. L’escroc, tant qu’il est satisfait de recevoir de l’argent, ne s’arrêtera pas, et vous fera téléphoner des dizaines de fois sans vergogne. Et plus la conversation s’étale, plus l’orthographe devient approximative. Pour repérer le fraudeur, n’hésitez pas, dans le fil de la conversation, à poser des questions précises sur vous à votre contact. Cela pourrait vous mettre la puce à l’oreille si l’usurpateur n’est pas capable de vous dire où vous vous êtes connus, par exemple, ou quel est le loisir que vous avez en commun, si c’est une personne avec qui vous jouez habituellement aux cartes...

Facebook Messenger : attention aux fausses demandes d'ami !



► Contacter les autorités compétentes

Après avoir signalé à Facebook l’usurpation de l’identité d’un de vos amis ou proches grâce aux pages d’aide, comme indiqué dans notre article précédent, vous pouvez choisir de vous présenter au poste de police de votre arrondissement afin d’exposer votre problème. Si de nombreuses personnes sont concernées par ce type de piège et le déclarent, l’impact sera plus important de fait sur la remise en question de la sécurité en ligne de services tels que Facebook. Cette option est d’autant plus à envisager si vous avez subi le préjudice vous-même et que vous n’avez pas été remboursé (l’imposteur n’utilisera pas forcément à chaque fois le passage par une société légale et arrangeante pour vous escroquer).


Dans tous les cas se pose la question de la confiance en ligne. Tandis que certaines ficelles d’escroqueries sont un peu trop voyantes, de nombreuses sociétés ont recours aux numéros surtaxés et aux codes à fournir pour débloquer des services. Faut-il être méfiant envers tous ? La responsabilité selon nous, incombe beaucoup aux plateformes qui fournissent ces services. A eux d’amplifier la sécurité et de vérifier l’identité de leurs usagers. Notre interlocuteur de la société de micro-paiement comparait cela aux fraudes à la carte bancaire. Les mêmes exigences peuvent être portées vers les banques qui fournissent ce type de moyen de paiement, qui doivent être sécurisés tant que possible pour éviter les ennuis.

A cette heure, à notre connaissance, Facebook n'a pas réagi.