La polémique sur le drapeau français sur Facebook

C'était une idée simple. Facebook propose un filtre qui permet de mettre le drapeau tricolore sur sa photo, en signe de solidarité avec les victimes des attentats du 13 novembre 2015. Il y a bien un petit parfum de marketing à l'opération, mais l'intention est pour la bonne cause.

La polémique sur le drapeau français sur Facebook


Des personnes de toutes les générations et de toutes les conditions l'ont adopté. Et évidemment, les critiques ont commencé. Il y a l'écologiste prudent qui considère que le drapeau BBR a une "connotation agressive" et que, par conséquent, cela le gêne de le mettre en ligne, surtout vis-à-vis de ses amis étrangers. Un "ami" lui rappelle que les étrangers précisément ont utilisé le tricolore pour signaler leur amour de la France et leur solidarité face à la violence.

Un pacifiste s'avise soudain que le drapeau français a une portée impérialiste. Il oublie que ses couleurs devaient manifester le retour de la concorde en un temps où le pays frisait la guerre civile, à l'aube de la Révolution.

Plus radical, un militant d'extrême gauche déclare "effacer tous ses amis fb qui mettront le drapeau" et il conclut sans plus d'explication "Désolé, il existe d'autres symboles".

Une féministe extrême accentue l'attaque, tout ce bleu, blanc, rouge "donne une allure FN à Facebook".

Et voici peu à la télévision un ancien footballeur regrettait que l'on fasse le procès de ceux qui ne connaissent pas la Marseillaise et préfèrent un autre drapeau, comme s'ils étaient de "mauvais Français". Étrange retournement que de se déclarer citoyen d'un pays et d'en rejeter les symboles, complaisance étonnante à un moment où le tricolore porte un idéal de solidarité et de paix à l'heure du deuil.

Le drapeau français n'est pas l'apanage d'une force politique. Depuis l'apparition de la cocarde, vers 1789, ces couleurs ont traversé tous les régimes, dans la peine ou dans la gloire, avant d'être adoptées par notre Constitution, en 1958.

Ce symbole appartient à tous et à chacun. Ne pas le comprendre aujourd'hui paraît totalement décalé, tout comme ne pas admettre que la Marseillaise, l'hymne national depuis 1879, est, certes, un chant guerrier, mais qu'elle dit aussi l'espoir des dépossédés et que, pour cette raison, des révolutionnaires en ont fait partout dans le monde le chant de la liberté. Prétendre préférer des icônes bricolées en un jour à un signe fondateur de la République signale un raisonnement à courte vue et l'oubli que le contrat qui nous lie à la nation suppose d'en adopter les signes.

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